Mais pourquoi?

Le Projet

Depuis notre vie quotidienne au Havre, l’idée de base est d’aller voir comment c’est « de l’aut’ côté d’l’eau ». Pas de l’autre côté de la Seine, comme dans cette magnifique expression locale. Pas non plus de l’autre côté de la Manche, chez les Rosbeefs. Non, voyons grand, c’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’on parle !

Antilles, vue du bureau

Je vois d’ici les grincheux qui disent « un Tour du Monde ça aurait quand même plus de gueule ». Il faut savoir que la taille du bateau et le temps disponible sont assez directement liés à la taille du portefeuille. Avec Passmoilcric et un an devant nous, difficile de viser plus grand que l’Atlantique Nord. Il ne faut pas oublier non plus que, ce qui est bien en bateau, ce sont les escales !

Le bon moment

 
La trentaine est une période propice aux grands projets, pour lesquels plus on attend, plus c'est compliqué de se lancer. A trente ans, nous sommes encore (un peu) aventureux : pas d’enfants, pas de carrières à perdre, conditions physiques irréprochables (ou pas !) et encore une certaine tolérance à l’inconfort.
Nos boulots d’ingénieurs nous permettent de nous financer pour voyager un an dans des conditions acceptables. Le cadre légal du congé sabbatique nous assure aussi de retrouver nos situations au retour, ce qui facilite grandement la décision de se lancer. Bon, malgré toutes ces assurances, je vous garantis que nous avons pas mal gambergé avant de faire le grand saut !


Coucher de soleil au Cap Vert

Motivations

Ce n'est pas une rupture brutale avec des principes, ou une nouvelle vie, mais juste une pause, un break dans nos vies pressées.

L'humanitaire et les projets altruistes en parallèle d'un projet personnel sont sans doute un moyen de se donner bonne conscience, mais c'est aussi très peu efficace, voire contre-productif (par exemple, l’excellente association Voiles Sans Frontières a stoppé le transport humanitaire par voilier, car cela créait une concurrence déloyale empêchant le développement de commerces locaux). C'est parfois même carrément un prétexte pour trouver financements et subventions. Bref, nous voulons être réellement libres, ne devoir de comptes à personne, et donc ni humanitaire, ni sponsors.

Mais alors, pourquoi en bateau ?


Commençons par un petit dicton entendu mille fois :
« La voile est le moyen le plus lent, le plus cher, le plus inconfortable, pour aller d'un endroit où on est bien vers un autre où l'on n'a rien à faire. »


Roulis et foc en ciseaux

Bon. Ça n’est pas complètement faux. Mais je réplique avec une citation de Tabarly (pas un grand bavard, mais ça en jette quand même) :
« Naviguer, c'est accepter les contraintes que l'on a choisi. C'est un privilège. La plupart des humains subissent les obligations que la vie leur a imposées. »

Lessive du bord
 
C'est sûr que des contraintes, nous nous en imposons un paquet. On pourrait, comme les gens normalement constitués, traverser l'Atlantique en huit heures, louer une chambre où on tient debout, avec une douche, la climatisation, et profiter des joies locales, pour quelques centaines d'euros. Au lieu de ça, on bricole pendant des mois, on s'expose à des galères techniques et physiques, à la météo, aux divers machins flottants potentiellement à risques, on se traîne à huit kilomètres/heure, on se lave comme on peut, on se rationne, on vide nos comptes en banque...

Saint Vincent, mouillage cul au cocotier

Eh oui, mais arriver dans un port, une île ou un pays par ses propres moyens, sans avoir consommé de gazole, ça n'a pas de prix. Et plutôt que de faire un aller-retour en avion, le temps de revoir un film et feuilleté un magazine sans intérêt, durant notre parcours nous espérons apprendre, découvrir, rencontrer, et partager un tas de choses inattendues.

Santa Luzia, île déserte

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